Qu'est ce qu'une diaspora ? Cette notion a incontestablement une dimension spatiale et territoriale analysée ici à partir de nombreux exemples : diaspora juive, grecque ou arménienne, palestinienne, chinoise ou indienne, libanaise, jusqu'au cas limite de la diaspora noire des Amériques. D'autres notions, telles que celles de communauté transnationale ou de territoire circulatoire, font aussi mieux comprendre le maintien du lien entre des populations de migrants, dispersés dans le monde, et leurs lieux ou territoires d'origine. C'est le capital symbolique et "iconographique" de la communauté en diaspora qui lui permet de surmonter l'obstacle de la distance. Des diasporas aux communautés transnationales, aux territoires de la mobilité, il existe une continuité. Mais les "transmigrants" appartiennent à des groupes sociaux qui se limitent à leur communauté d'origine et au réseau transnational de ses migrants. En revanche, les "diasporés" n'ont-ils pas le sentiment d'appartenir à une nation en exil, dispersée à l'échelle mondiale, d'être les porteurs d'un idéal qui se rapporte à un territoire d'origine, imaginaire ou réel, mais toujours imaginé ? (Présentation de l' éditeur)

La diaspora grecque est antérieure à l'existence de l'Etat-nation qui lui doit beaucoup. Bien que la nécessité d'une politique de cet Etat vis-à-vis de la diaspora soit apparue très tôt, sa mise en oeuvre a tardé. Cela est dû non seulement aux difficultés rencontrées par l'Etat grec jusqu'àprès la seconde guerre mondiale, mais surtout à sa logique d'expansion territoriale dans la peninsule des Balkans et dans l'archipel, ainsi qu'à la nécessité d'installer sur son territoire et d'intégrer plus d'un million de réfugiés d'Asie Mineure et de Thrace orientale. Cette politique, apparue après la guerre civile, visait à éviter la disparition de l'identité chez les Grecs d'Amérique du Nord, menacés d'assimilation, et à les inciter à aider économiquement la Grèce en difficulté. Elle n'a pris une certaine ampleur qu'à partir des années 1980-90, au cours desquelles ont été mises en place des institutions destinées à développer les liens avec la diaspora (Secrétariat et Conseil des Grecs à l'étranger). Pour que ces institutions jouent pleinement leur rôle d'animation et de coordination des réseau d'un Hellénisme mondialisé, il faudrait les rendre véritablement indépendantes de l'Etat qui, actuellement, est leur bailleur de fonds quasi exclusif et une vision trop centralisatrice. (résumé de la revue)

Ouvrage collectif issu d'un colloque international tenu à l'Ecole française d'Athènes en mars 1995 sur le thème des territoires de la diaspora grecque pontique. Etude des dimensions plurielles du thème territorial, central pour ce peuple des frontières, aux marges de grands empires - byzantin, ottoman, russe, soviétique - éprouvé durant des siècles par des exils et des persécutions

Des auteurs de différents horizons scientifiques, historiens, géographes, anthropologues, sociologues, etc., rassemblés par Michel Bruneau, ont analysé pour la revue L'Espace géographique des diasporas dans leurs dimensions territoriales, leurs racines historiques, leurs cultures et leurs dynamiques: les Arméniens, les Assyro-Chaldéens, les Chinois, les Grecs, les Libanais, les Turcs.